Quels impacts sur les milieux naturels et les paysages ?
La retenue de Proclou se situe sur un territoire marqué par les activités humaines (route départementale, parking, domaine skiable, pistes de VTT, ferme …).
Les milieux naturels et les espèces
Différentes études ont été réalisées pour déterminer l'implantation de la retenue en utilisant le principe « Éviter-Réduire-Compenser ».
Il s’agit d’un principe de développement durable visant à ce que les aménagements n’engendrent pas d'impact négatif sur leur environnement, et en particulier aucune perte nette de biodiversité dans l'espace et dans le temps. Ce triptyque repose sur trois étapes :
Éviter les impacts en amont du projet
Réduire les impacts durant le projet
Compenser les impacts résiduels
Le site choisi concilie les besoins liés au projet avec la préservation des habitats naturels et des espèces. Des inventaires faune-flore-habitats ont été effectués, de jour comme de nuit, et menés par deux écologues pour doubler la pression d’inventaire. Ils sont complétés par les informations de l’Observatoire de l’Environnement mis en place sur l’ensemble du domaine skiable depuis 2018 qui implique une bonne connaissance préalable de la zone de projet. Enfin, la Fédération de Chasse 74 a réalisé un diagnostic écologique sur les Galliformes de montagne et les habitats de la faune sauvage.
Le projet n’est situé dans aucun périmètre de protection de l’environnement (Sources : DREAL Rhône-Alpes et INPN)
- Aucun site Natura 2000 n’est situé dans la zone du projet. Le site du « Roc d’Enfer » est localisé à 4,7 km et celui du « Haut de Giffre » à 670m (secteur des Hauts-Forts jusqu’à la Vallée des Ardoisières)
- Aucun Arrêté Préfectoral de Protection Biotope (APPB) n’est présent dans la zone du projet. Le plus proche est à 3,4 km.
- Aucun Espace Naturel Sensible (ENS) n’est présent dans la zone du projet. Le plus proche est à 3 km.
- Aucune Zone d’Intérêt Communautaire pour la Conservation des Oiseaux (ZICO « Haut Giffre ». Elle est localisée à 670m.
- Aucunes réserves de biosphère, biologique, naturelle, de chasse et de faune sauvages et aucuns parcs naturels régionaux ou nationaux n’ont été détectés dans l’aire d’étude de 5 km autour de la zone du projet.
- Absence de corridors écologiques et de réservoirs de biodiversité
Concernant les enjeux écologiques, la Mission Régionale d’Autorité Environnementale (MRAe) note qu’aucune espèce floristique protégée ou d’intérêt patrimonial n’a été identifiée ; que la fréquentation du Tétras lyre est faible représentant un enjeu modéré, comme pour le Cerf élaphe et l’Ecureuil roux.
Elle pointe des enjeux environnementaux sur l’habitat et les espèces suivants :
- Enjeu fort pour les zones humides qui fait l’objet d’une mesure compensatoire (extension et amélioration d’une zone humide existante)
- Enjeu fort pour le Bruant jaune, espèce d’oiseau protégée, dont les incidences résiduelles, après des mesures de réduction (principalement, l’adaptation du calendrier de travaux), seront faibles comme sur le reste de l’avifaune.
- Enjeu moyen pour l’habitat communautaire concernant la pressière subalpine dont 2 ha seront touchés mais dont le défrichement doit être compensé
- Enjeu moyen pour la Grenouille rousse, dont les incidences résiduelles, après des mesures de réduction (principalement), seront faibles
Concernant l’implantation récente du gypaète barbu dans la Vallée des Ardoisières (non présent lors de la demande d’autorisation environnementale), sa zone de sensibilité se situe hors du périmètre du projet.
La SERMA s’est engagée sur un certain nombre de mesures compensatoires:
Revégétalisation avec des semences locales intégrant l’espèce hôte du papillon Azurée du serpolet qui a par ailleurs fait l’objet de mesures d’évitement de ses zones de reproduction.
Reboisement sur une surface de 2,96 ha
Création d’un îlot de sénescence de 1 ha (zone volontairement abandonnée à une évolution spontanée de nature)
Réouverture de milieux en faveur du Tétras lyre (2 ha)
Aménagement de dispositifs de remontée de la faune tombée dans la retenue
Aménagement de 10 zones de stockages de matériaux (bois et pierres) favorables à la faune (amphibiens, reptiles, insectes)
Création de 5 mares et réhabilitation de l’ancienne retenue collinaire de la Grenouille des Marais afin de favoriser la biodiversité
Adaptation du calendrier des travaux pour éviter la période estivale, défavorable à la faune et la flore et absence de travaux nocturnes
Passage d’un écologue avant le défrichement et report des opérations à la fin de la reproduction et élevage des jeunes si des nichées sont identifiées
Suivi environnemental du chantier par un écologue sur 3 ans, suivi écologique des mares sur 20 ans ciblé sur les amphibiens et suivi de la revégétalisation pendant 5 ans ciblé sur l’évolution des populations de l’Azurée du Serpolet et le suivi floristique
Les paysages
Le site du projet présente un paysage déjà marqué par plusieurs équipements impactant plus ou moins la qualité des paysages.
Le site d'implantation de situe en bordure de la route départementale RD338, en aval d'un parking gravillonné. Il est à proximité immédiate de la ferme de Séraussaix et des installations du domaine de montagne (remontées mécaniques, pistes de ski, pistes de VTT, bâtis ...). Des équipements de loisirs se situent également dans la continuité de la zone du projet (aire de pique-nique, jeux d'enfants, parcours aventure, bivouac aménagé, golf).
Une concertation est prévue avec les Architectes paysagistes de la DREAL pour permettre la meilleure insertion paysagère possible de la retenue et l’amélioration de son environnement immédiat en bord de route (amélioration de l’aspect du parking, végétalisation des abords, réalisation de cheminements piétons ...)
